15 juin 2023

Commerce légal et durable des espèces sauvages : Enseignements et implications pour la gouvernance des marchés de la nature

Ce document de la task-force sur les marchés de la nature, rédigé en collaboration avec TRAFFIC, partenaire en matière de connaissances, se penche sur la gouvernance et le commerce des espèces sauvages. Il identifie les points clés pour l'intervention, la conception de la gouvernance et les considérations de cadre pour les marchés de la nature de manière plus universelle. En s'appuyant sur les leçons apprises, le document extrapole les interventions sur le marché qui pourraient promouvoir des résultats positifs et équitables pour la nature à travers une variété d'autres marchés de la nature. 

Commerce légal et durable des espèces sauvages Couverture

À propos de l'article

Les marchés illégaux et non durables d'espèces sauvages ont des effets néfastes sur la biodiversité et peuvent avoir de graves conséquences sur les moyens de subsistance des peuples autochtones (PA) et des communautés locales (CL). Ces marchés illégaux perturbent les écosystèmes et les chaînes alimentaires, alimentent la criminalité organisée et la corruption, et augmentent le risque de "débordement zoonotique", c'est-à-dire de propagation de maladies entre les espèces sauvages et les êtres humains.  

Étant donné le rôle crucial que joue le secteur financier dans la création et la facilitation des marchés de la nature, ce document examine leur rôle dans la lutte contre les marchés illégaux et non durables de la nature. Étant donné qu'une gouvernance efficace nécessite une stratégie à multiples facettes, le document présente également 15 éléments constitutifs de la gouvernance. Parmi les aspects abordés figurent la législation, la coopération, les droits des peuples autochtones et des communautés locales, la traçabilité, la corruption et l'engagement multipartite. Ce document s'appuie également sur une série d'études de cas réalisées dans le monde entier pour démontrer l'importance de cette approche holistique et réactive de la gouvernance.


Thèmes clés

  1. Les marchés illégaux et légaux de la nature et plus particulièrement le commerce des espèces sauvages ;
  2. Les services écosystémiques et les intersections entre les moyens de subsistance des communautés autochtones et locales et les résultats en matière de conservation ;
  3. Des données fiables, des informations précises et une transparence accrue pour améliorer les politiques et la gouvernance ;
  4. Importance des principes de traçabilité, de vérification et d'intégrité dans le commerce des espèces sauvages et les marchés de la nature ;
  5. Le rôle du secteur financier dans l'atténuation des risques liés à la perte de biodiversité et au changement climatique.


Points forts

  • Les preuves de l'existence de marchés illégaux de la nature, qui impliquent la participation de presque tous les pays du monde et sont exacerbés par une gouvernance inadéquate, vont des méthodes illicites de contrebande et de transport de produits issus de la nature, y compris d'espèces protégées destinées à être vendues sur les marchés.  
  • La valeur annuelle du commerce international des espèces sauvages légalement considérées s'élève à des milliards de dollars, avec une valeur annuelle mondiale moyenne de 220 milliards de dollars, et a augmenté de 500 % depuis 2005 (IPBES, 2019).
  • Le commerce d'espèces sauvages illégales est estimé à 144,5 milliards d'USD - atteignant jusqu'à 1,5 billion d'USD si l'on tient compte de la valeur des marchandises et des impacts calculés sur les services écosystémiques.
  • On estime que les services écosystémiques et autres biens non marchands représentent entre 50 % et 90 % de la source totale des moyens de subsistance des ménages ruraux et forestiers pauvres - ce que l'on appelle le " PIB des pauvres ".i (CDB, 2023) Lorsqu'il est géré de manière durable, le commerce légal des espèces sauvages peut encourager la conservation des habitats et des espèces, tout en procurant des avantages aux CLPI et à d'autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement. En revanche, lorsqu'il est géré et exploité à des niveaux non durables, il peut avoir de graves répercussions sur les écosystèmes et les espèces sauvages, les moyens de subsistance et le développement économique.
  • Ces complexités contextuelles sociales et écologiques sont illustrées par un certain nombre d'exemples dans le document, notamment celui du marché de la peau de crocodile dans les Territoires du Nord de l'Australie et celui de l'évolutivité de SharkTrace.
  • Ce document souligne l'importance de disposer de données fiables, d'informations précises et d'une transparence accrue pour améliorer les politiques et la gouvernance, notamment en ce qui concerne les principes de traçabilité, de vérification et d'intégrité dans le commerce des espèces sauvages et les marchés de la nature. L'étude de cas du système d'information sur le commerce des éléphants (ETIS) montre comment cet accès aux données permet aux décideurs de disposer de données factuelles pour obtenir des résultats sur le terrain en matière de politique et de conservation aux niveaux national et international.  

"Les crimes contre la nature sont au cœur d'une grande partie de la destruction de la nature, et les marchés illégaux de la nature qui en résultent fournissent l'oxygène économique nécessaire pour rendre ces crimes rentables. Le rapport exceptionnel de TRAFFIC aide le lecteur à comprendre ce monde complexe et indique non seulement les moyens de s'attaquer à ces crimes, mais aussi les leçons à tirer de l'expérience pour la future gouvernance des marchés de la nature".

Simon Zadek, co-responsable de la task-force sur les marchés de la nature.

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