La COP27 à travers le prisme de la nature : L'invité d'honneur de Sharm El Sheik
Pour la première fois, la Communauté de pratique (COP) des Nations unies sur le changement climatique a placé la nature au cœur de ses discussions pour faire face à la crise climatique, tout en établissant un lien clair entre la nature et la discussion sur le financement des solutions basées sur la nature.
Le secrétariat du groupe de travail sur les marchés de la nature s'est fortement engagé sur le terrain, contribuant aux débats et aux discussions.
Points forts :
- La finance était au centre de l'attention et beaucoup plus axée sur les modèles de rémunération de la performance, comme les instruments financiers tels que la dette souveraine liée à la durabilité, ainsi que sur le rôle des marchés émergents en la matière, à savoir les marchés de crédit de la nature, y compris les marchés de crédit du carbone et de la biodiversité. Le principal sujet de débat était celui des données, notamment en ce qui concerne la mesure, le rapport et la vérification (MRV), ainsi que son rôle clé dans la bonne gouvernance, la traçabilité et la conception transparente de ces nouveaux marchés de la nature. Les partenaires de NatureFinance, Hedera et ETH ont été activement engagés dans ce débat tout au long de la COP27.
- L'équité et la justice climatique ont été une autre question primordiale lors de la "COP africaine". Au-delà des discussions sur les pertes et les dommages, l'appel à une approche équitable de la crise climatique a été omniprésent tout au long de la COP27. Si une grande partie du débat s'est concentrée sur les inégalités géopolitiques entre le Nord et le Sud, l'équité a été un thème récurrent dans toutes les conversations.
- La Taskforce s'est distinguée par un silence marqué sur la gouvernance, en particulier sur la question des innovations en matière de gouvernance des marchés et des politiques publiques. En de rares occasions, la discussion a porté sur la gouvernance des marchés de crédits naturels, mais uniquement celle relative aux produits, c'est-à-dire les instruments de gouvernance plutôt que la gouvernance à l'échelle du marché. De plus, l'incapacité à faire avancer les négociations sur l'ArticleVI, en ce qui concerne les crédits carbone, indique un changement inquiétant pour le développement et la gouvernance de ces marchés naissants, un sujet sur lequel le groupe de travail reste profondément engagé.
- Enfin, l'éléphant dans la pièce était l'objectif de 1,5°C, l'objectif de plus en plus insaisissable de l'Accord de Paris. Les impacts globaux de la guerre en Ukraine, de l'énergie à la sécurité alimentaire mondiale, ont amené beaucoup de personnes à s'interroger sur la faisabilité et à envisager des scénarios pour un monde au-delà de 2,0°C. A notre connaissance, NatureFinance et le WBCSD ont été les seuls participants à la COP27 à organiser un événement traitant des réponses du marché et des politiques publiques aux implications sociales, économiques et politiques que cela aurait sur le monde naturel tel que nous le connaissons.
Ayant déjà abordé bon nombre de ces débats, le groupe de travail et son hôte, NatureFinance, ont démontré les liens entre la nature, le développement et la réforme des marchés financiers dans la poursuite de résultats positifs et équitables pour la nature.
La discussion sur la dette souveraine liée à la performance et aux indicateurs de performance clés a fourni une indication prometteuse de ce à quoi cela pourrait ressembler dans la pratique. À cet égard, le lancement officiel du très attendu Hub de la dette souveraine liée à la durabilité, avec l'aval de la présidence de la COP27 et en partenariat avec la BAD, l'AIIB, la BM, la BERD, l'ICMA et d'autres, a été une contribution bienvenue.
Le groupe de travail reste engagé dans bon nombre de ces questions brûlantes et publiera une série de documents dans les semaines à venir qui aborderont et contribueront plus directement à ces débats en cours.
En réfléchissant aux points saillants de la COP27, le groupe de travail estime que les pays riches en nature ont une occasion unique de tirer parti de leur technologie naturelle pour être à l'avant-garde de la lutte contre la crise climatique, tout en poursuivant un nouveau modèle de développement. C'est précisément pour cette raison que de nombreuses discussions géopolitiques ont eu lieu lors de la COP27.
Le secrétariat du groupe de travail a quitté Sharm El Sheik convaincu que le mandat du groupe de travail est opportun, pertinent et essentiel. Le Secrétariat sera également sur le terrain à Montréal pour la COP15.
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